Si le bio a fait une entrée fracassante en France il y a près d’une dizaine d’années, il souffre toujours d’un léger retard sur ses voisins internationaux qui en font une tendance. Ouvert en 2009, Pimlico s’en inspire directement, sous l’impulsion de ses fondateurs : Olivier De Buhren et Charles Baillet. Ce sont donc trois milles références choisies parmi des petits producteurs qui habitent les rayons. Moderne et accessible, le magasin est fait pour tous les âges, des adolescents aux anciennes générations.
Avec l’équipe, on est à l’affût des nouveautés, à chaque instant, que se soit en Province ou à l’étranger.
Olivier De Buhren est un commerçant dans l’âme. Plutôt que les études il choisit de se former sur le tas, en tant que vendeur dans le secteur de l’automobile ou du textile, avant de se lancer dans un projet qui lui tient réellement à cœur. C’est à la suite d’un voyage à l’étranger qu’il se rend compte du retard de la France dans le traitement du bio, où l’on stigmatise rapidement ceux qui s’y réfèrent.
On veut changer cette image plutôt vieillotte du bio et ne pas le stigmatiser en l’associant à une population précise.
Son goût pour le bio lui vient de sa sortie d’adolescence, cette époque charnière où l’on entre dans la vie active.
Je n’avais plus envie de toute cette nourriture industrialisée, je souhaitais savoir ce que je mangeais, sans que cela ne soit transformé.
C’est à 32 ans qu’il choisit de monter le projet d’ouvrir une épicerie bio avec son associé Charles, qui lui était dans la banque. En un an, ils partent à la recherche de petits producteurs en faisant le tour des marchés de France comme à l’étranger, des salons bios et naturels ou encore en suivant le bouche-à-oreille. Ainsi, avant la date butoir, ils ont répertorié 13 000 références pour en sélectionner 3000.
Les gens pensent avant tout à leur santé et à simplifier leur façon de consommer.
Les deux associés sont complémentaires ; Charles gérant toute la partie financière et Olivier s’occupant de la sélection des produits et des petites trouvailles. Les valeurs que défend Pimlico sont simples : la qualité, le service et la santé. Ils travaillent la majeur partie du temps en direct avec leurs producteurs ou viennent récupérer la marchandise à Rungis. Avant de sélectionner un produit, ce dernier doit répondre à une charte qui établit tous les critères requis, comme la qualité gustative et visuelle, l’absence de conservateurs ou la fabrication naturelle.
On a pensé et voulu un magasin qui ne constitue pas de barrière avec le consommateur. À taille humaine, moderne, dans chaque rayon il y a un expert pour guider nos clients.
Les rayons sont donc bien distincts et espacés. On trouvera celui des fruits et légumes, avec un arrivage journalier en direct des producteurs ou par le biais de Rungis quand ces derniers ne peuvent venir livrer directement. Ils privilégient les produits français.
L’espace « cave à vin » présente une quarantaine de vins de petits producteurs, en majorité issus de la biodynamie. On trouvera par exemple « Les Coudriers », un Bergerac qui n’a pas de sulfite ou encore dans un effervescent naturel de François Sehedic avec son cidre non regazifié.
Côté rayon frais, impossible de faire l’impasse sur la mozzarella bufflonne de Bretagne et les petits crottins natures, cendrés ou faits de baies et d’épices de la Ferme du Pissot (Famille Chartier).
Le rayon épicerie classique sucrée/salée regorge de petites merveilles telles que le miel de Courdaine ou de Callune de Gérard Boidin.
-Les thés (noir, vert, blanc, rooibos) de David et Julien
-Les pâtes traditionnelles fumées, sans gluten ou de blé d’Italie « Ppura ».
-Le chocolat de Klaus qui ne travaille qu’avec la fève Criollo
Ou encore Marie-Jo et François Sardet, fermiers du Bord de Sèvre, fermiers spécialistes des compotées, rillettes et plats tels que le poulet à la crème ou le Coq au vin.
Le rayon des compléments alimentaires ne manquera pas de mettre en avant les huiles essentielles « Bio.K » de David et sa femme, tandis que le côté cosmétique fera découvrir les « Douces angevines » à base d’huile de plantes françaises.
Olivier De Buhren met en avant les producteurs chez qui ils s’approvisionnent et ne manque pas de raconter aux clients leur façon de travailler et leurs produits, notamment en mettant en place des animations les weekends, l’occasion pour les consommateurs de rencontrer directement le producteur en question.
Aujourd’hui, l’impulsion du bio est donnée et Olivier et Charles sont sur leur lancée, avec le rachat de deux magasins (Paris 14ème et Anthony dans le 92).
On rachète des magasins indépendants pour les aider à combattre la grande distribution.
Un combat qui a du sens mais aussi un projet ambitieux car ils comptent faire d’Élan Nature (boutique du 14ème) un point central où l’on trouve tous les produits possibles, des plus originaux aux plus rares, avec près de 10 000 références.
Marion Gordien
Pimlico
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