vendredi 31 octobre 2014

Voyage de l’étang de Thau à la rue Marioge.

Patrice Lafont, ostréiculteur sur le bassin de Thau, rend visite à Fanny et Olivier de la poissonnerie Chez le Pêcheur.


Samedi à partir de 11h, l’heure où les allées et venues au marché des arceaux se multiplient, où la fréquentation de la rue Marioge « Dit le quartier des bons vivants » est à son comble, Patrice Lafont, installe son comptoir devant la poissonnerie, pour vous présenter sa passion et son savoir-faire.


guide du goût (5) Patrice Lafont sur ses tables.


Au menu :


  • Découverte du métier d’ostréiculture, d’un parc conchylicole et d’un homme captivant à la pointe de son art.

  • Explications et illustrations pour comprendre les différentes variétés d’huîtres, de l’huitre naturelle en passant par la triploïde pour finir sur la spéciale. Elles n’auront plus aucun secret pour vous.

  • Enfin, place à la dégustation, commandez votre assiette d’huîtres, accompagnée d’un verre de vin blanc et savourez le meilleur de la Méditerranée.

  • Qualité, authenticité et convivialité sont les maîtres mots de cette rencontre entre un homme et un coquillage.

 


Le mot du producteur :


La conchyliculture sur le bassin de Thau est une activité ancienne, pratiquée par des hommes et des femmes dans un milieu exceptionnel, dont la lagune est à la fois l’outil et le support de travail. Le lien étroit qui unit ce métier à son environnement doit conduire les producteurs à prendre conscience de sa fragilité et à s’impliquer dans des actions de sensibilisation, de communication, de protection en faveur de l’environnement et de valorisation du métier, gages du maintien des activités économiques traditionnelles sur la lagune


Je défends une conchyliculture durable et responsable capable de favoriser et promouvoir une activité socialement équitable et écologiquement saine, permettant aux consommateurs d’acheter à un prix juste des produits de qualité, en étant informés de leur origine, et de la façon dont ils ont été produits, et de participer ainsi activement à la sauvegarde et au développement de l’activité conchylicole locale dans le respect d’un développement durable.


guide du goût (8) Patrice Lafont.




Voyage de l’étang de Thau à la rue Marioge.

jeudi 30 octobre 2014

Le Campanier

Rungis. Une dose d’air frais matinal, un entrepôt rempli de fruits et de légumes bio… C’est ici qu’Élodie Ricourt et Markus Zeiher ont fondé en 1998 Le Campanier, où sont faits vos paniers bio. Pionniers à Rungis dans le domaine des fruits et légumes bio, et grossistes depuis vingt-cinq ans avec leur société Dynamis,  ils ont eu l’idée de créer ce concept pour faire face à la surproduction des agriculteurs. Le but est simple: aider les producteurs à écouler leur stock pour limiter le gâchis, et sensibiliser le consommateur aux valeurs du bio.


 


lecampagnier Les fondateurs: Élodie Ricourt et Markus Zeiher


 


Il y a un gros travail de contrôle sur tous nos produits, autant pour la fraîcheur que sur la vérification de leur appartenance au label bio.


 


lecampagnier L’entrepôt où est établi le Campanier


 


Chaque matin, Kevin Haberbusch, responsable depuis trois ans, réceptionne avec son équipe les produits bio récoltés la veille en France, ou deux jours plus tôt à l’étranger. Le rituel est le même : une quinzaine de personne trie, pèse, et remplit les cinq milles sacs de différentes tailles avant qu’ils ne soient livrés dans les deux cent points relais d’Ile-de-France. On pourra donc chercher notre panier prêt chez notre caviste comme chez le Moulin Vieux, chez notre fromager, comme L’Amie Paulette, ou encore dans des magasins bio.


 


lecampagnier La préparation des paniers bio


On est très transparent sur la marchandise et sur nos producteurs.


Chaque panier s’accompagne toujours de sa fiche descriptive. On y voit son contenu, la provenance de ses produits, des prévisions sur les extras à venir (autres produits bio en compléments) mais également des recettes adaptées aux produits du jour, sans lactose ni gluten, élaborées par les soins de Kevin.


 


Je suis un agriculteur dans l’âme.


 


lecampagnier Kevin Haberbusch


 


Avec un regard franc, un sourire enjôleur et sa grosse laine sur le dos, Kevin est l’homme de la situation. De la logistique à la prise de commande et à la confection de paniers, il est sur tous les fronts. Avide de nature et de grand air, il a très vite été sensibilisé aux valeurs du bio. Petit, il passait tous ses étés dans la maison de campagne où sa mère tenait un potager. A neuf ans, il prend soin des poules et récolte les œufs pondus. Pas de surprises donc de le voir câliner ses petites bêtes, des animaux de compagnie à plumes, surprenants à souhait !


 


J’ai toujours aimé la campagne et les animaux… j’aurais d’ailleurs bien aimé être producteur.


Après des études de paysagiste et des jobs d’été en pépinière, il part travailler dans un magasin biocoop où deux fois par semaine il se rend à Rungis pour s’approvisionner. Après deux ans chez eux, il franchit les portes du Campanier en janvier 2012, toujours dans ce même univers authentique qui lui correspond.


 


On est dans cette démarche d’aide au producteur  afin de rendre le bio accessible au plus grand nombre.


lecampagnier


 


Si l’équipe va régulièrement rendre visite à ses  producteurs, on ne peut oublier de mentionner Antonio, 70 ans, toujours sur les routes d’Italie ou d’Espagne pour rencontrer et négocier directement avec les agriculteurs. Sinon, l’équipe du Campanier appelle les producteurs pour acheter et tester d’éventuelles nouveautés qui sont sans cesse goutées avant d’être sélectionnées. Aujourd’hui, on rencontre notamment Jacques Feron et sa famille qui approvisionnent le Campanier de ses récoltes de choux.


 


lecampagnier La famille Feron


On essaie également de varier les produits afin de proposer à nos clients une diversité de fruits et légumes d’une semaine à l’autre.


 lecampagnier


 


Exclusivement de saison, les produits sont repartis dans les quatre différents paniers proposés. À savoir, le panier de légumes (1-2 pers. / 2-3kg/ 9€), le Grand panier de légumes (famille 3-4 pers. / 3-4 kg/ 12€), le panier de fruits (3-4kg/ 10€) et le panier mixte de fruits et légumes (1pers. 2-3kg / 8€), idéal pour une première fois.


 


lecampagnier Les paniers prêts pour la livraison


Entreprise à taille humaine et proche de ses producteurs, le Campanier a su susciter l’attention de nombreux consommateurs, atteignant en 2010 les 12 000 paniers. Plus qu’un simple intermédiaire, il invite à une alimentation équilibrée et ouvre la voie à une démarche de respect de l’environnement, que ce soit par le travail de l’agriculteur, le conditionnement des sacs biodégradables ou par un soucis de réduction de transport.


 


Kevin Haberbusch, quant à lui, continue son chemin dans cet univers proche de la terre et reprendra très vite la route pour voir ses producteurs, à l’air libre et où le vent le mènera.


Marion Gordien



Le Campanier

mercredi 29 octobre 2014

Benoit Chocolats

La famille Benoit se raconte et se découvre à travers la douceur du cacao. Fondée en 1975 par les parents, la maison évolue au fil des ans, grâce à la transmission du savoir-faire artisanal, de père en fils, mais aussi de père en filles. Car des enfants, les Benoit en ont eu trois : Anne-Françoise, Véronique et Dominique. Tous ont plongé dans l’univers magique du chocolat. Depuis 1997, Anne-Françoise est aux commandes du laboratoire de fabrication à Angers et inaugure en 2009 avec sa sœur aînée Véronique, l’ouverture de la première boutique sur Paris, en plein cœur du Marais. C’est donc dans des tons chocolat, du sol au plafond, que l’on pénètre ce repère familial, où la finesse des chocolats se conjugue à la sensibilité d’une décoration artistique. Deux personnalités bien distinctes pour une enseigne de chocolat 100% féminin !


 


benoitchocolats L’intérieur de la boutique


 


On est dans le respect et la qualité des matières premières, la recherche constante d’un goût prononcé et authentique. On est dans de l’artisanat pur.


Aujourd’hui, à l’occasion de la 20ème édition du Salon du Chocolat, Anne-François s’est vue décerner l’Award de la « Meilleure Chocolatière » de France par le Club des Croqueurs. Une récompense pour cette maman qui a su se faire une place dans le métier et dont le travail est reconnu par ses confrères.


 


Si par ce prix, je peux donner de l’espoir et ouvrir la voie à d’autres femmes dans ce métier, alors rien ne me ferait plus plaisir.


 


benoitchocolats Anne-Françoise Benoit


 


Pourtant, si comme sa sœur, elle a baigné dans cet univers depuis l’enfance, elle a d’abord fait son petit bonhomme de chemin, avant de revenir à ses premiers amours.


 


J’étais très présente auprès de mon papa. J’aimais aller au laboratoire aider à la création, en commençant d’abord par faire des rochers pralinés.


 


Alors que son frère entame dès l’adolescence un CAP chocolatier, Anne-Françoise se dirige d’abord vers des études en sciences économiques et ressources humaines. À 27 ans, tout change. La question de la succession de la chocolaterie se pose. Un challenge, une passion; il n’en fallait pas plus pour qu’elle saute le pas.


 


Mon père m’a transmis le respect des matières premières, les bons gestes à avoir et les automatismes à prendre, tels que goûter systématiquement chaque ingrédient avant toutes préparations.


 


 


benoitchocolats A-F Benoit, chocolatière


 


Elle se forma donc aux côtés de son paternel deux années durant, après quoi, elle se perfectionna chez d’autres chocolatiers comme Richart ou Lenôtre.


 


Il fallait que je m’impose en tant que femme et cela n’a pas toujours été facile.


 


Elle s’est piquée au jeu ! Et en 1997, elle reprend les ficelles du laboratoire familial à Angers. Passionnée, elle ne tarde pas à multiplier les récompenses, comme l’Award « jeune talent » en 2003, le « prix de la ganache » en 2005 ou encore l’Award « des meilleurs chocolatiers » de France en 2010.


 


C’est un héritage, on perpétue leur travail, leur audace du début lorsqu’ ils se sont lancés, jusqu’à la fin.


 


L’entreprise rassemble toujours la petite famille, les parents sont d’ailleurs toujours consultés à chaque création de chocolat.


 


Papa reste mon testeur numéro un et maman aussi, qui n’est pas toujours tendre ! (Rires)


 


Son frère dirige son propre laboratoire à Lille et sa sœur, Véroniqu, a rejoint l’aventure officiellement en 2009. Cette dernière a elle aussi fait son parcours avant de retomber dans son univers d’enfance, son premier amour, le chocolat. Elle s’oriente donc vers l’histoire de l’art, devient journaliste spécialisée dans le marché de l’art et donne quelques coups de main à sa sœur en parallèle, pour la décoration notamment, et ce pendant dix ans. Tout s’est déroulé naturellement, comme une suite logique pour les deux sœurs, travaillant en tandem sur beaucoup de choses.


 


benoitchocolats Anne-Françoise Benoit et Véronique Taverne


 


On fonctionne toujours au feeling. Et qui sait, peut-être qu’un jour je basculerais côté labo avec elle ! V. 


 


Véronique allie deux passions : son amour pour l’art et celui pour le chocolat. En plus du quartier historique dans lequel elles ont ouvert la boutique, elle instaure un cadre rétro et chaleureux au lieu, où ses objets de chinage ne sont jamais très loin. À l’image des meubles anciens, des lustres, de la cabosse de cacao en céramique, ou encore de ce fameux tableau de marchand de porcelaine.


 


benoitchocolats Véronique Taverne


 


Proches, les deux sœurs partagent la même vision du chocolat et du travail artisanal. Il n’est donc pas rare que l’une finisse les phrases de l’autre et vice versa.


Ce sont en tout soixante-dix bonbons de chocolat que la maison propose, alliant toujours des créations d’il y a quarante ans avec les nouveautés. On retrouvera par exemple les fameux rochers pralinés de son papa, un praliné noisette du Piemont et des amandes de Sicile enrobées dans le chocolat à la main, ou encore le Plantagenêt au Cointreau, une spécialité d’Angers.


 


benoitchocolats Rocher praliné


 


 


Parmi les vedettes d’Anne-Françoise, on retrouve le délicieux Cara, variation de la spécialité maison le « Caramandes », qui allie le croquant des amandes effilées rehaussées avec une pointe de sel du caramel, pour un fondant en bouche qui dure.


 


benoitchocolats La Cara – chocolat du Venezuela 72% et derrière le Caramandes


 


Tous les chocolats sont élaborés à partir de grands crus de cacao, en provenance du Venezuela, du Brésil, de l’Équateur, ou du Pérou. Tous ses chocolats sont réalisés dans son laboratoire à Angers et livrés une fois par semaine dans sa boutique parisienne.


 


Je fabrique mes chocolats au fur et à mesure, un gage de qualité et de fraîcheur.


 


 


benoitchocolats Les chocolats


 


Ses créations ne sont pas réfléchies à l’avance. Elles viennent sous l’impulsion d’une rencontre, d’un voyage, d’un dîner, si bien qu’Anne-Françoise garde ses sens en éveil, tout comme sa sœur Véronique.


Par exemple, Anna fut inspirée de deux voyages, l’un au Pérou, à la rencontre des producteurs de fèves de cacao, et l’autre au Chili, avec les saveurs de ses fraises blanches. Associé à l’ananas Victoria, elle a ainsi réalisé un chocolat en bicouche, pour une explosion de goûts ensoleillés.


 


benoitchocolats Anna – chocolat Illanka pur du Pérou


 


Couler une ganache est pour moi un geste très sensuel, très féminin. Par son goût, son odeur, je trouve que le chocolat est une belle matière qui permet de nombreuses ouvertures sur le monde.


 


La ganache framboise AFB en est le parfait exemple, où féminité et glamour sont représentés. Sa ganache à la pulpe de framboise parfaitement équilibrée a d’ailleurs reçu le prix de la ganache 2005.


 


benoitchocolats La ganache framboise AFB – chocolat du Brésil 68%


 


Le plus difficile c’est obtenir cette subtilité, le juste goût. Il ne faut pas que le chocolat agresse le palais. Il faut qu’il soit goûteux et, une fois en bouch,e que toutes les saveurs embaument le palais.    A-F


On pourra également déguster le Concerto: une ganache pur chocolat Venezuela avec des éclats de fèves de cacao:


 


benoitchocolats Concerto


 


Anne-Françoise est une femme qui ne reste jamais sur ses acquis et qui évolue au rythme des récoltes de fèves. Pétillante et créative, elle a su donner à chacun de ses chocolats un caractère, une emprunte féminine qui se ressent en bouche, dans toute la subtilité créée. Le but étant d’éveiller une émotion chez son hôte. C’est le côté magique du chocolat : déclencher un rêve, une culture, un souvenir. Et elle y excelle.


 


C’est en ça qu’elle est une artiste, comme un peintre avec son dernier coup de pinceaux à la toile, elle y met son emprunte, pour atteindre la perfection. V.


 


 


Marion Gordien



Benoit Chocolats

mardi 28 octobre 2014

Domaine de Bruignac

On pourrait démarrer cette histoire par : « Il y a fort, fort, longtemps… en l’an Mille, le Domaine de Bruignac était le lieu où l’on cultivait la vigne, comme l’atteste les archives. Pour les amateurs de vins ou d’histoire, le site d’une trentaine d’hectares a de quoi charmer. Le donjon et le manoir du XIIème siècle construits sur des ruines de villas gallo-romaines, ainsi que la forêt de chênes vieux de plus de trois-cents ans, en sont un bon exemple. Mais ce qui a fait la renommée du domaine depuis des siècles réside dans le vignoble produit sur les terres de l’Entre-deux-mers. Depuis 2005, Louise-Aimée Dufour et Denis Collart ont repris le flambeau, faisant revivre la propriété, notamment avec leurs 2,37 hectares de vignes.


 


domainebruignac Le domaine vu du ciel


Louise-Aimée et Denis ont toujours été des amateurs avertis de vins. Elle québécoise et lui français, ils vivent tour à tour dans leur pays respectif et tissent leur réseau professionnel au fil des ans. À leur retraite, ils décident de trouver une propriété en France où ils pourraient développer une activité agricole pour s’occuper. Louise-Aimée s’adonnait à sa passion, les fleurs, et Denis en est vite venu à la fabrication de vins.


 


Le vin réunit des personnes de tous horizons, et en ce sens, c’est un univers très enrichissant. C’est une entrée en matière pour parler de divers autres sujets.


 


 


domainebruignac Les vignes


 


Petit à petit, les choses se mettent en place, avec la construction du chai en 2007 et le travail de  l’œnologue Christian Veyry, du Laboratoire Michel Rolland. 2008 est l’année de la première vinification au domaine, et en 2011, Denis Collart se lance et devient le maître de chai.  Denis s’est investi dans le projet dès son commencement : il observe, lit,  s’interroge, jusqu’à écrire ses cahiers de protocoles sous l’œil bienveillant de Christian Veyry, son conseiller.


 


On essaie de tirer le meilleur du terroir que nous avons entre les mains.


 


domainebruignac Denis Collart, maître de chai


 


L’excellence est visée dès le début, en misant sur la qualité des vins produits, qui représentent très bien la typicité des vins de Bordeaux : des vins bien faits, fruités et qui ont du corps. À ce jour, deux vins rouges sont produits : Le Château Donjon de Bruignac, un AOC Bordeaux rouge et le Bruignac Premium, un AOC Bordeaux Supérieur rouge. Ils se concentrent sur deux cépages : du Cabernet Franc, pour son côté légèrement épicée (40%) et du Merlot, pour sa saveur fruitée (60%). L’épamprage, l’ébourgeonnage, l’effeuillage, la taille et les vendanges vertes sont manuels, afin de mieux contrôler le rendement et maximiser la maturité des vignes. Ainsi, entre 8000 et 10 000 bouteilles sont produites chaque année.


domainebruignac Merlot prêt à être vendangé


-Le Château Donjon de Bruignac est mis en bouteille environ neuf mois après les vendanges. C’est un vin relativement jeune, léger, fruité et facile à boire.   


-Le Bruignac Premium est fait à partir d’une sélection chaque année des meilleurs cépages en  Merlot et Cabernet Franc. On obtient un bel équilibre entre le fruit et le bois.


 


domainebruignac Le domaine


  


Chaque vin est unique et acquiert son identité dans le travail d’élevage et de vinification donné par son propriétaire. Denis Collart a su allier la tradition, le travail manuel réalisé sur la vigne et les vendanges, à la modernité, par l’équipement technique du chai, comme le cuvier en acier inoxydable (température constante de 15°C).


 


domainebruignac Cuves thermorégulées


 


Les vendanges sont tardives (mi-octobre), afin de permettre au raisin d’atteindre sa maturité maximale. Tout est fait à la main, avec la petite équipe de dix huit personnes supervisée par Denis et sa femme.  Ils commencent d’abord par les jeunes Merlot (1ère journée), puis les vieux Merlot (2ème journée), pour enfin terminer avec les Cabernet Franc (3ème journée). Les grappes sont nettoyées, triées et envoyées au chai pour un second tri manuel sur table (l’érafloire).


 


domainebruignac Les vendanges manuelles


 


On sélectionne des raisins bien mûrs, bien propres et si possible entiers. On aime faire nos fermentations dans le raisin lui même.


 


domainebruignac Table de tri manuel à l’entrée du chai


 


Vient le temps des fermentations (15ène de jours), qui se font en cuves individuelles par cépage et par parcelle. C’est à cette étape que les vignerons se démarquent les uns des autres, grâce à leur recette personnelle. La macération dure une dizaine de jours au cours desquels des analyses en laboratoire et des dégustations par l’oenologue sont faites afin de corriger le vin si besoin.


 


domainebruignac Remontage pendant la fermentation


 


À la fin de la période, le vin est sorti de la cuve.  Le marc du vin pressé au fond de la cuve (le vin de goutte) est sélectionné et utilisé pour fabriquer les « Bruignac Premium ».


 


domainebruignac Pressage du marc


 


Après une autre fermentation (15aine de jours), l’élevage du vin peut commencer. Il est en garde-vins inox thermo-régulé, utilisé pour le bordeaux rouge (8 mois) ou en fûts de chêne français, utilisé pour le bordeaux rouge premium (1 an). Denis surveille donc de près le processus, en goûtant, contrôlant et en nettoyant les barriques.


 


Pour avoir du bon vin, il ne doit y avoir aucun défaut. On doit y retrouver le fruit des cépages, à la vue, au nez et avec une longueur en bouche. L’équilibre doit être parfait.


 


 


domainebruignac Louise -Aimée remplit les barriques


Denis Collart et Louise-Aimée, de par leur travail et leur souci d’excellence, rendent progressivement au domaine sa splendeur d’antan. Chaque année, l’objectif est le même : tirer le meilleur parti du terroir pour faire des vins de qualité. Une qualité et un équilibre perceptibles à chaque gorgée: une belle réussite.


 


Marion Gordien



Domaine de Bruignac

lundi 27 octobre 2014

Maison Macis

Que serait une épicerie fine si elle n’avait pas d’histoire à raconter ? Passer le pas de la maison Macis c’est entamer un voyage, autant gustatif que littéraire, culturel et personnel, au travers des origines de sa créatrice, Claire Giudicenti. Depuis avril 2014, Claire a ouvert une brèche rue de Lévis, pour tous les amateurs de gastronomie et de littérature culinaire, mariant des produits d’excellences à un petit coin librairie salon de thé. La particularité de ce lieu à part réside dans le chemin tracé par les saveurs, véritable parcours culturel.  On part donc de Bretagne, pour se diriger vers le soleil des pays méditerranéens, avec comme épicentre, l’Île de Beauté. Pour enfin terminer vers l’Anatolie et l’Arménie, les racines de Claire.


 


maisonmacis L’épicerie fine


  


Macis c’est le partage. On ne reste pas à la surface des choses, c’est l’éloge de la lenteur et de la découverte.


 


Le choix de « Macis » n’est pas un hasard. Claire a été séduite par le symbole et la saveur de cette épice. Il est l’âme même de la boutique et un clin d’œil à ses origines arméniennes. Phonétiquement « Massis », désignant la montagne sacrée Ararat, le sommet de l’Arche de Noé.


 


maisonmacis


Nous sommes tous faits ainsi. Faits de mélanges, d’alchimies de saveurs et de cultures. Et de partages.


 


L’occasion pour nous de découvrir cette épice, le macis, d’un rouge ardent, enveloppant subtilement la noix de muscade. Car le muscadier est le seul arbre au monde à produire un fruit et deux épices. Un mélange de saveurs au sein d’un même fruit qui correspond à la richesse des saveurs et des cultures présentées à l’épicerie.


 


maisonmacis L’épice le Macis


 


Née d’un père breton et d’une mère arménienne, Claire Giudicenti a vite eu envie de prendre le large et de découvrir de nouveaux horizons. Chacun de ses parents lui a transmis un héritage culturel, en passant par l’histoire et la cuisine. La famille corse de son mari y a rajouté du piquant et une richesse supplémentaire, tout comme ses expériences personnelles. Dès ses vingt ans, elle sillonne deux ans le nord de l’Italie en tant que chargée marketing, dans son cursus Sup de Co Paris. Elle travaille ensuite longtemps dans la communication presse puis se réoriente à quarante ans dans la littérature, en montant une association pour créer un livre sur l’Arménie. Pendant huit ans, elle assure ce travail d’éditrice, organisant en parallèle des expositions pour faire connaître la culture et l’histoire de ce pays et de ce peuple. À 54 ans, Claire suite son évolution et se lance dans un nouveau projet : la création de son épicerie fine/librairie-salon de thé.


 


Je rêvais d’authenticité. Au départ, le concept est de rendre accessible la gastronomie et la culture de l’art culinaire.


 


 


maisonmacis Claire Giudicenti


Claire, en cuisinière avertie, a donc allier ses deux passions : la littérature et la cuisine, un véritable moyen d’ouvrir son esprit et d’aller au-delà des frontières. La recherche de fournisseurs et la mise en place du projet lui ont pris une année. L’idée était, à partir d’une histoire, d’un pays, d’aller chercher des produits exceptionnels réalisés dans les meilleures conditions possible. On trouvera donc beaucoup de produits bretons, basques, siciliens, espagnols, corses, grecs, marocains ou libanais, avec notamment une cinquantaine d’épices dont une quinzaine de mélanges.


 


Les épices sont pour la cuisine, ce que sont les points de ponctuations dans la littérature. – Roellinger


 


maisonmacis Sélection d’épices


Claire marche au feeling. Elle goûte systématiquement les produits qu’elle sélectionne avec l’aide de Jessica, partageant la même philosophie et une démarche sensible. Aujourd’hui, ce sont près de neuf cent références de produits qui jalonnent les étagères de la Maison Macis.


 


maisonmacis Jessica et Claire


Voici une petite esquisse de voyage au sein de l’épicerie et de ses produits :


-Côté sucré, on se régale avec les confitures artisanales corses « Anatra ». Le créateur, d’origine bretonne, fabrique ses confitures à partir uniquement de fruits corses de saisons gorgés de soleil. On trouvera par exemple des pots à la mandarine, à la poire- safran, à la figue noire ou au cédrat.


 


maisonmacis Confiture Anatra


-Cap sur la Bretagne, côté mer, avec les rillettes de poissons Algoplus, son tartare aux algues et son huile de homard bleu.


maisonmacis Produits bretons Agoplus


-Toujours dans l’air breton, on découvre les soupes de poissons ou le tartare marin de Scarlette Le Corre, une femme-marin qui fabrique ses produits issus  de sa pêche.


 


maisonmacis Les produits de Scarlette le Corre


À l’heure du déjeuner, testons la purée aux orties, les champignons ou les pâtes traditionnelles grecques à la tomate « Supersec ». Philippe Emmanuelli, producteur belge originaire de Corse, est un chef cuisinier spécialiste des champignons. Il se rend chez des producteurs du nord de la Grèce pour aller chercher ses champignons et fait lui même la déshydratation immédiatement après récolte, ce qui permet de préserver les valeurs nutritives de l’aliment. (Ex :pieds de mouton, girolle, morille, trompette des morts.)


 


maisonmacis Produits Supersec


-Il est temps de vibrer au sous les saveurs siciliennes, avec la crème de pistache bio Melauro, la crème d’artichaut Solo Sole ou encore l’huile d’olive fruité mûr Partanna.


 


maisonmacis Produits siciliens


-On éveille ses papilles et on se détend avec les produits marocains, comme le couscous d’Hafida sans gluten, qui contient sept graines de semoule différentes, les épices à couscous Dima Terroir ou encore les eaux florales à la fleur d’oranger.


 


maisonmacis Produits marocains


-Pour une explosion de saveurs, on se laisse tenter par les produits libanais ; comme la mélasse de grenades, préparée traditionnellement qui remplace le vinaigre, ou encore les épices d’Ethic Valley, le Sumac (épicé et très acidulé) et le Zaatar (mélane d’épices orientales)


 


maisonmacis Produits libanais


On trouve également la plus grosse pâte du monde : Caccavella de Gragnano, à farcir ou encore les meilleures chips du monde 2012 (Espagne) faites avec du sel rose d’Himalaya.


maisonmacis Caccavella


Le petit coin librairie salon de thé est une partie indispensable de l’épicerie, avec à son bord 150 livres à feuilleter autour d’un bon thé arménien ou à ramener chez soi. On trouvera entre autres, en plus des deux livres édités par Claire (« Arménies » et « Ebru »), un ouvrage de Nathalie Maryam Baravian, « La cuisine arménienne ». Un livre moderne de Sonia Ezgulian « Ma cuisine astucieuse ». La cuisine innovante arabe et juive dans « Jerusalem » de Yotam Ottolenghi et Sami Tamimi. Un apprentissage de la cuisine traditionnelle japonaise, de Singleton Hachisu « Japon la cuisine à la ferme ».


 


maisonmacis Coin librairie-salon de thé


 


Comme pour les produits de l’épicerie, Claire sélectionne les ouvrages qui ont une histoire et qui viennent des quatre coins du monde.


 


maisonmacis Les deux livres édités par Claire


De par son histoire comme de la sélection de ses produits, Claire Giudicenti a su dépasser ce côté alimentaire et partager son message de découverte, de tolérance et de patience.


La boucle est bouclée. La boucle qui permet, en notre for intérieur, de faire et défaire les nœuds de nos histoires, nos mémoires, nos origines, nos cultures.


Maison Macis est un voyage gustatif, culturel, et qui sait, peut-être éveillera t-il en vous quelques origines cachées…


 


 


Marion Gordien



Maison Macis