À l’ombre d’un bouchon se cache l’émotion que garde secrètement un vin. Rue Daguerre, le lieu se veut moderne mais surtout authentique et surprenant. Car le but d’Arthur Boullay, caviste et épicurien est bien de faire frissonner nos papilles et de trouver le vin qui éveillera une émotion chez son goûteur. C’est en 2012 qu’Arthur reprend la cave 75 centilitres pour opérer la transformation. C’est donc dans ce quartier populaire qu’À l’ombre d’un bouchon a vu le jour.
Que l’on soit amateur ou fin gourmet, on vient ici pour découvrir et avoir des sensations
Arthur Boullay est un passionné. Il a fait un condensé de ce qu’il aimait, d’abord en se lançant dans des études de commerce puis en faisant une formation de caviste. C’est un grand autodidacte. Curieux, il aime apprendre les choses et les découvrir par lui-même. C’est pour cela qu’il rencontre de son côté de nombreux petits producteurs, même en période de vacances. Ce qui le touche dans les vins, c’est cette émotion qui s’en dégage, propre à chaque personne. Il a travaillé cinq ans dans la cave 75 centilitres avant d’en prendre la gérance depuis deux ans. Il a fait une cave à l’image qu’il avait de l’univers viticole, où le partage et le relationnel est au centre de tout. Loin de vouloir sacraliser les crus, il s’éloigne le plus possible d’une sélection des vins à la mode pour s’orienter exclusivement vers des petits producteurs qui pourront booster et surprendre sa clientèle. Sa philosophie est donc de trouver un bon rapport qualité-prix, autant pour les amateurs que pour les fins gourmets.
On est fan de la trouvaille !
La recherche du coup de cœur et des petits bijoux se fait quotidiennement. En effet, les producteurs viennent faire goûter leurs vins aux heures de pause, afin de permettre à Arthur de proposer continuellement des nouveautés. Il essaie également de mettre au maximum ses clients acteurs de la sélection, en organisant notamment des dégustations le samedi pour voir si tel vin plaît.
On est dans le conseil à hauteur de ce que les gens aiment.
Avec 450 références en vins et spiritueux, Arthur, en amoureux du terroir français ouvre ses horizons et ne se limite pas aux perles françaises. Les émotions n’ont pas de limites, tout comme la curiosité d’Arthur qui propose des vins des quatre coins du globe, comme l’Argentine, le Mexique, le Chili, l’Afrique du Sud, l’Australie, le Liban, la Roumanie, la Slovénie etc.
Transmettre cette passion du vin.
Pauline Roger, consultante
Si Arthur Boullay est habituellement seul à gérer l’affluence à sa cave, il n’est pas rare de croiser Pauline Roger, consultante, en remplacement. Passionnée par l’univers du vin, elle incarne les mêmes valeurs de partage que son propriétaire et formateur. « C’est une passion qui m’a rattrapée. »
Dans le monde du vin spécialement, on croise des gens qui sont là non pas par dépit mais par passion et qui ont une soif d’apprendre infinie.
Petite sélection de vins, champagne et effervescent que l’on pourra déloger dans cette cave :
Vins rouges :
-« R.A.S » produit par Mireille et Pierre Mann – Languedoc – « Assez épicés, charnu. On sent comme un goût de fruits mûrs. À ouvrir une trentaine de minutes à l’avance. »
-« Rully » (2011), un Bourgogne de Claudie Jobard. « Explosion en bouche, de la fraîcheur et du fruit croquant avec un goût de cerise. »
Vins blancs :
-«Private Gallery » du Rhône. « On l’appelle un vin de copains. On a l’assemblage du chardonnay qui apporte ce côté sec au vin auquel on ajoute la rondeur du viognier. Parfait pour l’apéro. »
-« Oscar » du Domaine de la Dourbie, un vin en biodynamie du Languedoc. « Parfait équilibre, une belle fraîcheur et une trame de longueur. Légèrement épicé de poivre blanc. »
Vins rosés :
-«Triennes » rosé de Provence (2013) : « on sent tout le soleil du sud et la fraîcheur des agrumes. »
-« One Shot » par Michel Chapoutier (2013), un vin d’Australie fait à partir d’un cépage atypique : le shiraz. « C’est un rosé assez concentré et fort un terme de corpulence. Mais l’on retrouve toujours cette légèreté et ce terroir de soleil. »
Champagne :
-Champagne extra brut de Francoise Bedel. « Une petite vigneronne qui arrive à retranscrire dans sa bouteille toute la sensibilité de la femme ; une fine bulle, l’élégance, un parfait équilibre. »
Le coup de cœur :
-Le vin rosé effervescent autrichien Strohmeier. « Il est atypique, on pourrait même le prendre pour du champagne rosé. On a dans cet effervescent toute l’émotion gustative. »
Pour accompagner les vins, la cave propose également une petite sélection faite par « Rue Traversette » qui suit la même lignée de la cave : partage, simplicité et surprise.
À 31 ans, Arthur Boullay reste un chercheur, un amoureux des vins, qui fera toujours passer l’émotion avant tout. Un vin ça ne s’apprivoise pas, ça se ressent.
Marion Gordien
À l'ombre d'un bouchon
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