Une passion dévorante soumise à une barrière culturelle, c’est ce qui a poussé Morihide Yoshida à traverser l’océan indien pour venir s’installer en Hexagone.
De Shizuoka à Paris
Passionné de pâtisserie française, le jeune chef japonais a ouvert en 2005 sa première pâtisserie à Shizuoka : la « Patisserie Naturelle Nature & Co ». Seul problème : il ne peut pas faire autrement que de réaliser des pâtisseries japonaises, clientèle oblige. Alors après avoir remporté le grand prix du meilleur pâtissier dans un show télévisé japonais deux années consécutives, Morihide plie bagages et décolle pour la France afin de réaliser son rêve. Il sera d’abord stagiaire à la « Pâtisserie des rêves » puis chez le chocolatier Jacques Genin ; une belle plus-value à son savoir-faire. Enfin, pour le plus grand bonheur du paysage de la pâtisserie française, Morihide ouvre en 2013 sa première pâtisserie à Paris.
Le respect du savoir-faire français
Dans sa boutique au design épuré, des gâteaux sublimement décorés et « uniquement français », ou presque.
Je respecte trop la pâtisserie française pour y incorporer des éléments d’une autre culture gastronomique, explique le chef. En plus, c’est en France que l’on trouve les meilleurs produits. C’est aussi pour ça que je suis venu.
Ces produits, Mori les utilise avec délicatesse et sagesse. Les pâtisseries sont fines, légères et sucrées avec raison. Parmi elles, quelques créations hautement savoureuses dans lesquelles on retrouve, mine de rien, quelques détails nippons :
- Le « M », un gâteau acidulé au glaçage tout chocolat, fait de crème d’érable, de mousse de chocolat à l’érable, de confiture de mandarine et de biscuits et nougatine aux noisettes ;
- le « Beige » : une crème de thé au citron vert, une ganache à l’orange et un praliné feuilleté surplombant un gâteau au chocolat ;
- le Saint-Honoré à la chantilly pistache, aux choux recouvert d’un caramel craquant et garnis d’une légère crème à la framboise ;
- ou encore le « Fraisier japonais », un biscuit japonais (pâte à sucre et meringue mélangées) imbibé de sirop de fraise, et contenant une crème pâtissière, le tout coiffé de fraises fraiches.
A l’instar du « Fraisier Japonais », tous les gâteaux contenant des fruits sont faits avec des fruits frais et de saison.
Simple et bon
Dans les viennoiseries, on retrouvera
- un très original chausson à la banane ;
- d’autres produits plus classiques comme un pain au chocolat et aux amandes ou un croissant aux amandes, le tout pur beurre, joliment doré au four et saupoudré de grains de sucre ;
- des tartelettes aux fruits de saison (en ce mois de juin, nectarines ou abricot par exemple) ;
- ou des spécialités alléchantes de nos terroirs comme le kouign amann, les financiers, et les cannelés.
Bref, des produits simples, esthétiques, mais surtout « délicieux », précisent tous les clients qui passent dans la boutique.
Côté chocolat, Morihide propose un large choix. Au menu, une vingtaine de saveurs telles que Mojito, Sochu (un alcool japonais), praliné pamplemousse, ou aurantifolia, une variété de citron plus acide et parfumée que le citron jaune. De quoi mettre l’eau à la bouche.
De la finesse, du savoir-faire, mais surtout du goût, Morihide réalise dans sa pâtisserie un travail remarquable et remarqué. Notons aussi l’accueil impeccable des vendeuses qui n’ont pour autre souci que de satisfaire les clients.
Charlotte Anglade.
Pâtisserie Mori Yoshida
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